9e Festival International du Film Policier de Beaune
Du sang neuf dans le polar
5 jours de festival, près de 40 films, 20 000 visiteurs, 13 000 spectateurs
Le Festival du Film Policier de Beaune (après le Festival de Cognac de 1982 à 2007) célèbre un genre fondamental de l’histoire du cinéma, qui ne s’est jamais essoufflé et a toujours su se renouveler, mais aussi la richesse d’une littérature tout aussi populaire et créative.
Beaune a accueilli quelques uns des plus grands cinéastes de notre temps comme David Cronenberg, William Friedkin, James Gray, John McTiernan, Bertrand Tavernier, Brian De Palma, Park Chan-wook et David Lynch…
C’est aussi le seul festival à accueillir un jury de policiers !
A travers les films, les romans, les séries, sans oublier le plaisir de l’art de vivre en Bourgogne (vin et gastronomie), le Festival de Beaune propose une véritable expérience mêlant cinéphilie, plaisirs de la table et convivialité autour de prestigieuses personnalités.
Jean-Paul Rappeneau (Président), Valérie Donzelli, Éric Elmosnino, Audrey Fleurot, Valeria Golino, Éric Lartigau, François Levantal, Hugues Pagan
Jacques Weber (Président), Sveva Alviti, Arthur Harari, Philippe Kelly, Zazie
PARK CHAN-WOOK Réalisateur, scénariste, & producteur
LE CAIRE CONFIDENTIEL (The Nile Hilton Incident) Tarik Saleh
COLD HELL (Die Hölle) Stefan Ruzowitzky & LA COLERE D’UN HOMME PATIENT (Tarde para la ira) Raúl Arévalo
LA COLERE D’UN HOMME PATIENT (Tarde para la ira) Raúl Arévalo
QUE DIOS NOS PERDONE Rodrigo Sorogoyen
THE LIMEHOUSE GOLEM Juan Carlos Medina
DIAMANT NOIR Arthur Harari
Pour sa 9e année, le Festival International du Film Policier de Beaune prouve sa vitalité à travers la diversité des films présentés, et elle du polar à travers la richesse des thématiques abordées et des nationalités qu’elles incarnent.
Souvenons-nous que les cinématographies dites de genre, policier, fi lm noir, western, fantastique, comique, dramatique, nanar, érotique ou animalier (pléonasme…) représentent 80% de la production mondiale. Ainsi se réinventent et se renouvellent la qualité et l’originalité des oeuvres. Cependant, nous pouvons craindre qu’un nouveau genre de fi lm d’horreur, issu d’une volonté acharnée de promouvoir l’ignorance au détriment de la connaissance et rejetant “les sachants” sous prétexte de privilèges, enfante un populisme, mis en mensonge en son temps par Leni Riefenstahl. Rejeter l’autre est une ineptie, puisque nous sommes chacun l’autre de quelqu’un.
Le talent et la générosité, nécessaires à la réhabilitation d’autrui, passant du sens commun à l’Humain, se transmettent dans l’élitisme pour tous, devise des grands cinéastes au service de l’Homme. Plus prosaïquement, cette année, figurent en bonne place les serial killers qui semblent se propager à la vitesse du vent, la corruption qui, après avoir fait ses preuves dans les milieux politiques, se répand sournoisement mais avec virulence dans toutes les formes d’autorité, policières ou vaticanes, que la société comporte.
L’individualisme de notre époque, que l’on pourrait qualifier d’égoïsme, figure aussi au Panthéon de cette édition, sous la bannière de la vengeance qui nécessite cette patience que l’on retrouve dans l’infiltration des gangs. La violence, omniprésente, n’est pas un excès ou un effet, mais bien la cristallisation graphique d’une mise en scène téméraire qui ne laisse pas indifférent et, comme telle, paraît dérangeante.
Park Chan-wook, cinéaste déjà culte, est, par son écriture cinématographique, l’expression vivante et talentueuse de cette représentation incarnée de l’Humanité. Jean-Paul Rappeneau et Jacques Weber, qui président aux destinées des films, sauront sans nul doute en discerner la palpitation.
Bruno BARDE
Directeur du Festival