Festival de Beaune 2019

Du sang neuf dans le polar

5 jours de festival, près de 40 films, 20 000 visiteurs, 13 000 spectateurs

Le Festival du Film Policier de Beaune (après le Festival de Cognac de 1982 à 2007) célèbre un genre fondamental de l’histoire du cinéma, qui ne s’est jamais essoufflé et a toujours su se renouveler, mais aussi la richesse d’une littérature tout aussi populaire et créative.
Beaune a accueilli quelques uns des plus grands cinéastes de notre temps comme David Cronenberg, William Friedkin, James Gray, John McTiernan, Bertrand Tavernier, Brian De Palma, Park Chan-wook et David Lynch…
C’est aussi le seul festival à accueillir un jury de policiers !
A travers les films, les romans, les séries, sans oublier le plaisir de l’art de vivre en Bourgogne (vin et gastronomie), le Festival de Beaune propose une véritable expérience mêlant cinéphilie, plaisirs de la table et convivialité autour de prestigieuses personnalités.

Dans tous les pays, le public mais aussi les professionnels ont un regard aiguisé sur le cinéma national et le cinéma américain. Les critiques égarées sur le Festival de Cannes de l’année dernière montrent à l’évidence que les territoires reconnus ne sont pas toujours ceux du cinéma mais de notre propre connaissance, portions congrues! La géographie de l’art n’a pas de frontière et le cinéma s’anoblit de l’autre.

Après avoir honoré dans ce festival William Friedkin, Brian De Palma, David Lynch ou David Cronenberg qui comptent parmi les grands réalisateurs nord-américains, nous avons depuis Park Chan-wook ouvert la porte à d’autres cinématographies. Cette année, nous mettons en exergue le travail de deux cinéastes européens dont la notoriété internationale repose sur le talent, Fatih Akin et Nicolas Winding Refn. La qualité de leur mise en scène dessine la forme de leur récit, faisant de l’indicible une grâce visible.

Au côté de ces deux cinéastes, nous avons souhaité accueillir la diversité des regards sur le polar à travers les vingt-deux nationalités dont les auteurs viendront présenter leurs œuvres. Ce n’est donc pas moins d’une vingtaine de réalisateurs sur quatre jours qui partageront toutes les ivresses de Beaune. Aujourd’hui, nous constatons que le genre devient un support de réflexion sur la dimension humaine dans ses difficultés à vivre ce monde et ses impossibilités sociales, politiques et philosophiques. L’opposition des notions du Bien et du Mal s’atténue pour mieux ressurgir sous une forme inattendue où les voyous deviennent des samouraïs et l’honneur devient le déshonneur.

Pour discerner le grain de l’ivraie, il nous fallait deux Présidents de jurys cinéastes, dont la vision revêt le monde des habits de l’homme avec lucidité, «la blessure la plus rapprochée du soleil». Dans une civilisation qui embellit le laid et enlaidit le beau, Beaune demeure l’arche des artistes et la maison des filmeurs.

Bruno BARDE
Directeur du Festival