39e Festival du Cinéma Américain de Deauville
Le meilleur du cinéma américain
10 jours de festivités, plus de 60 films, 200 séances et 60 000 spectateurs
Le Festival de Deauville présente, depuis 45 ans, le MEILLEUR DU CINEMA AMERICAIN. Ce festival est unique en Europe et exclusivement dédié au cinéma outre-Atlantique. Plusieurs sections témoignent de la vitalité et de la diversité inégalées de cette cinématographie : la Compétition, exclusivement réservée aux films indépendants (on a pu y découvrir Damien Chazelle ou Debra Granik) ; les Hommages aux PERSONNALITES MYTHIQUES en leur présence (de Stanley Donen, à Lauren Bacall en passant par Tom Cruise, Clint Eastwood ou Sylvester Stallone…) ; Le nouvel Hollywood, qui honore l’avenir en invitant comédiens ou comédiennes, fleurons du CINEMA DE DEMAIN (Elle Fanning, Robert Pattinson, Jessica Chastain, Ryan Gosling, Chloë Grace Moretz…) ; Les Docs de l’Oncle Sam pour plonger la REALITE DE LA SOCIETE AMERICAINE… Deauville se veut, à travers le regard des cinéastes, un instantané qui, chaque année, raconte une nouvelle histoire de l’Amérique.
En bref, Deauville célèbre l’excellence artistique, celle de sa compétition mais aussi celle de ses jurys qui réunissent le meilleur du cinéma français contemporain.
DEAUVILLE LEGEND : DANNY KAYE Comédien
CATE BLANCHETT Comédienne
NICOLAS CAGE Comédien, réalisateur & producteur
LARRY CLARK Photographe, réalisateur & directeur de la photographie
GALE ANNE HURD Scénariste & productrice
JOHN TRAVOLTA Comédien & producteur
Vincent Lindon (Président), Lou Doillon, Jean Echenoz, Hélène Fillières, Xavier Giannoli, Famke Janssen, Pierre Lescure, Bruno Nuytten, Rebecca Zlotowski
Valérie Donzelli (Présidente), Laurence Arné, Vincent Lacoste, Géraldine Maillet, Woodkid alias Yoann Lemoine
NIGHT MOVES Kelly Reichardt
ALL IS LOST J. C. Chandor & STAND CLEAR OF THE CLOSING DOORS Sam Fleischner
FRUITVALE STATION Ryan Coogler
THE RETRIEVAL Chris Eska
FRUITVALE STATION Ryan Coogler
LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE ! Guillaume Gallienne
Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? Ce film d’Ettore Scola réalisé en 1968 pourrait au regard de l’édition 2013 du Festival s’intituler : « Nos héros réussiront-ils à retrouver leurs identités mystérieusement disparues dans l’ère virtuelle ? »
En plus d’être long quand faire court est en cour, ce titre traduit des héros fatigués du monde en quête d’un peu d’eux-mêmes. Et si Montesquieu parlait d’introspection, de lecture et de discussion, l’homme d’aujourd’hui entendrait analyse et parfois psy, toile sur laquelle il surfe, babillage ou small talk made in USA. Les personnages se cherchent face à l’épreuve qui reste toujours le principal rebondissement du scénario. Des films comme Ma vie avec Liberace, Blue Jasmine, White House Down ou Le Transperceneige, pour ne citer qu’eux, érigent en principe dominant cette aporie.La compétition ancrée cette année dans une ruralité radicale montre la nécessité du ressourcement pour devenir ce que l’on est. La figure héroïque épouse les formes de son temps en contrechamp de la vacuité abyssale créée par ces corps de larmes qui feignent d’oublier qu’il ne leur arrivera jamais plus ou mieux qu’eux-mêmes.
Les caractères des comic books s’illusionnent par le plus petit dénominateur commun de la démocratie, et la société ignore toujours les règles de la lucidité platonicienne sur le gouvernement de la république en vivant sous l’empire des passions. De même, à l’instar des lois d’aujourd’hui, ignore-t-on que la seule justice possible pour l’homme est la miséricorde.
Alors nous nous voyons souffrir, nous agiter et nous perdre dans le regard des autres, ignorant tout des mythes et rien des légendes, nous appuyant sur celles-ci pour inventer une morale du happy end pour les uns, du questionnement pour les autres. Préférant l’analogie à l’anagogie, nos héros ne triomphent plus des conflits de la psyché mais s’y délectent, n’entendent plus l’appel de la munificence mais celui des sens ; beaux sires devenant tristes sires, ils ne répondent plus à l’appel sans écho des filles de mémoire et mères des arts, ils inventent un antihéros sans genre féminin.
Deauville n’échappe pas aux usages de ce cinéma – puisque cela est son ADN même – mais le Festival jouit de ses contradictions, de ses dérangements et autres inconforts, pour faire des films au courroux bienvenu qui nous maintiennent en éveil.
Devant l’écran, l’enchantement reste pérenne même si les journées qui s’avancent annoncent le tourment des jours… À la monacale figure mélancolique du poor lonesome cowboy répond la trace de grâce de celui qui laisse la paix l’envahir et l’inutile mourir.
Bruno BARDE
Directeur du Festival