40e Festival du Cinéma Américain de Deauville
Le meilleur du cinéma américain
10 jours de festivités, plus de 60 films, 200 séances et 60 000 spectateurs
Le Festival de Deauville présente, depuis 45 ans, le MEILLEUR DU CINEMA AMERICAIN. Ce festival est unique en Europe et exclusivement dédié au cinéma outre-Atlantique. Plusieurs sections témoignent de la vitalité et de la diversité inégalées de cette cinématographie : la Compétition, exclusivement réservée aux films indépendants (on a pu y découvrir Damien Chazelle ou Debra Granik) ; les Hommages aux PERSONNALITES MYTHIQUES en leur présence (de Stanley Donen, à Lauren Bacall en passant par Tom Cruise, Clint Eastwood ou Sylvester Stallone…) ; Le nouvel Hollywood, qui honore l’avenir en invitant comédiens ou comédiennes, fleurons du CINEMA DE DEMAIN (Elle Fanning, Robert Pattinson, Jessica Chastain, Ryan Gosling, Chloë Grace Moretz…) ; Les Docs de l’Oncle Sam pour plonger la REALITE DE LA SOCIETE AMERICAINE… Deauville se veut, à travers le regard des cinéastes, un instantané qui, chaque année, raconte une nouvelle histoire de l’Amérique.
En bref, Deauville célèbre l’excellence artistique, celle de sa compétition mais aussi celle de ses jurys qui réunissent le meilleur du cinéma français contemporain.
JAMES CAMERON Réalisateur, scénariste & producteur
JESSICA CHASTAIN Comédienne
WILL FERRELL Comédien, scénariste & producteur
BRIAN GRAZER Producteur
RAY LIOTTA Comédien
JOHN MCTIERNAN Réalisateur, scénariste & producteur
Costa-Gavras (Président), Emmanuelle Béart, Jean-Pierre Jeunet, Claude Lelouch, Pierre Lescure, Vincent Lindon, Marie-Claude Pietragalla, André Téchiné
Audrey Dana (Présidente), Anne Berest, Lola Bessis, Christine and the Queens, Freddie Highmore, Clémence Poésy
WHIPLASH Damien Chazelle
THE GOOD LIE Philippe Falardeau
A GIRL WALKS HOME ALONE AT NIGHT Ana Lily Amirpour
IT FOLLOWS David Robert Mitchell
WHIPLASH Damien Chazelle
ELLE L'ADORE Jeanne Herry
Donner vie à une pensée, transformer l’imaginaire en une réalité vertueuse au service du cinéma fut bien la vérité artistique et économique engagée il y a quarante ans par les initiateurs du Festival du Cinéma Américain de Deauville.
L’édition 2014 s’inscrit dans cette continuité, dans cette densité, en choisissant d’accueillir et d’honorer le septième art à travers ses œuvres, eaux fortes de notre plaisir et sanguines de nos mémoires. Nous dessinons une nouvelle géographie de la cinéphilie made in America, en accueillant pour lumières de ses 40 ans… La magie de Woody Allen au clair de lune, Ray Liotta qui promène sa « gueule » d’Affranchis, Jessica Chastain, diamant lumineux de l’Arbre de vie, Will Ferrell, King of Comedy et digne successeur de Jerry Lewis, John McTiernan prédateur et précurseur, Brian Grazer, The Producteur et Un homme d’exception, la reine Helen Mirren, et toutes ces personnalités éclairant le firmament des prochaines éditions, blasonnant notre vocation dans la « Cité du péché ».
De plus, le Festival est heureux de pouvoir honorer pour son audace, sa générosité et son talent, James Cameron qui, par son engagement, a fait et continue de faire évoluer le regard du spectateur sur le monde. Par l’émotion qu’il suscite, il élève les consciences tout en bouleversant et en transformant le cinéma en une dimension jubilatoire jusque-là inconnue. Il était juste que nous applaudissions ce cinéaste d’exception.
La Compétition a vingt ans. Créée en 1995, elle avait alors pour but de fédérer en une section les films de productions indépendantes. À cette époque, huit longs métrages concourraient pour le Grand Prix. Aujourd’hui fort du rééquilibrage cinéma indépendant versus cinéma des studios, la compétition comprend 14 films et concentre sur elle les enjeux artistiques. Depuis 2006, un Jury Révélation Cartier décerne un prix du même nom, et cette année, Audrey Dana nous fait le plaisir d’en être la présidente. Pour attiser vos insomnies, les Nuits américaines du Festival projettent les films du palmarès depuis le début de la Compétition. Nous avons eu la chance, durant ces années, de découvrir ou d’accompagner beaucoup de cinéastes, soit en montrant leurs œuvres, soit que celles-ci fussent primées. Si nous avons ce talent, nous devons le partager avec tous les jurés qui nous ont gratifiés de leur présence, sachant par leur discernement mettre en exergue la créativité et offrir aux spectateurs le partage de leurs émotions. Nous innovons cette année avec ce Jury des Jurys, composé d’anciens présidents. Vincent, Pierre, Claude, Emmanuelle, Jean-Pierre, André… et les autres. Au cœur de ce ballet, une étoile, Marie-Claude. Tous là, présents comme dans un film de Claude Sautet. À lire ce générique, s’imposait un homme rare pour présider. À Costa-Gavras, cinéaste et président de La Cinémathèque française, est dévolue cette mission.
Ce jury regardera une sélection différente dans sa forme et dans son fond puisque, en plus des auteurs révélés à travers leurs premiers films, sont en compétition cette année des cinéastes confirmés, renouvelant ainsi l’aujourd’hui et l’avenir, affirmant notre ambition salvatrice d’ancrer le Festival dans son ADN cinématographique.
Oui, nous allons voyager à travers nos quarante phénix rugissants, revisitant le genre, l’ontologie, la vie, les écrans. Ce voyage autour des œuvres, plus proche de la pérégrination que de l’errance, illustre Søren Kierkegaard : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin. »
Les émotions nous invitent à la Rose pourpre du Caire mêlant l’illusion au réel, la chair à l’image, l’art au regard. Si la télévision est souvent un ciel qui se ride, le cinéma offre parfois des cieux qui s’épanouissent, tels les anges orants de Chateaubriand psalmodiant les chants d’arômes du Plérome ; alors notre désir se sidère devant cette création, harmonie naissante et ode à l’anagogie de la beauté filmique.
La philautie par l’appauvrissement de la charité empêche toute création artistique, l’entachant définitivement du sceau de l’égoïsme, de cette enflure de soi-même ! Ainsi, nous faisons de l’art, à l’instar du corps, le lieu de toutes les contradictions mais aussi de toutes les rencontres.
L’homme, sujet éternel et omphalos des films, compose le bestiaire de nos envies, bréviaire de promesses… ou l’inverse ! La mesure n’est pas la négation de la passion, mais bien la maîtrise qui donne à l’incarnation du talent le risque de la démesure. Les filmeurs de cette aporie sont les cinéastes de l’impossible, ils réalisent les dialogues du monde qui sont l’histoire de la condition humaine, habillée d’habitude et d’hébétude, que le septième art, impatient et fougueux, fracassera, bouleversera, dérangera, transformera en faisant naître en chaque spectateur l’indicible joie d’une opalescence des sens pour une jouissance enfin retrouvée. Il relève de la simonie de trahir l’héritage grandiose de l’homme en le rabaissant, alors que le cinéma en s’élevant emporte avec lui l’humanité.
Scribes pugnaces de demain, nous voulons, par amour de cet espoir, écrire un futur qui palpite, où les films « pollinisent » la terre en une poétique numérique… Une promesse pour demain.
… Et mémoire éternelle pour les cantonniers du bonheur qui ont quitté le chemin pour naître au ciel…
Bruno BARDE
Directeur du Festival