42e Festival du Cinéma Américain de Deauville
Le meilleur du cinéma américain
10 jours de festivités, plus de 60 films, 200 séances et 60 000 spectateurs
Le Festival de Deauville présente, depuis 45 ans, le MEILLEUR DU CINEMA AMERICAIN. Ce festival est unique en Europe et exclusivement dédié au cinéma outre-Atlantique. Plusieurs sections témoignent de la vitalité et de la diversité inégalées de cette cinématographie : la Compétition, exclusivement réservée aux films indépendants (on a pu y découvrir Damien Chazelle ou Debra Granik) ; les Hommages aux PERSONNALITES MYTHIQUES en leur présence (de Stanley Donen, à Lauren Bacall en passant par Tom Cruise, Clint Eastwood ou Sylvester Stallone…) ; Le nouvel Hollywood, qui honore l’avenir en invitant comédiens ou comédiennes, fleurons du CINEMA DE DEMAIN (Elle Fanning, Robert Pattinson, Jessica Chastain, Ryan Gosling, Chloë Grace Moretz…) ; Les Docs de l’Oncle Sam pour plonger la REALITE DE LA SOCIETE AMERICAINE… Deauville se veut, à travers le regard des cinéastes, un instantané qui, chaque année, raconte une nouvelle histoire de l’Amérique.
En bref, Deauville célèbre l’excellence artistique, celle de sa compétition mais aussi celle de ses jurys qui réunissent le meilleur du cinéma français contemporain.
JAMES FRANCO Comédien, réalisateur, scénariste & producteur
MICHAEL MOORE Réalisateur, producteur & écrivain
STANLEY TUCCI Comédien, réalisateur, scénariste & producteur
CHLOË GRACE MORETZ Comédienne
DANIEL RADCLIFFE Comédien
BROOKLYN VILLAGE (Little Men) Ira Sachs
CAPTAIN FANTASTIC Matt Ross & LE TECKEL (Weiner-Dog) Todd Solondz
LE TECKEL (Weiner-Dog) Todd Solondz
THE FITS Anna Rose Holmer
CAPTAIN FANTASTIC Matt Ross
WILLY 1er Ludovic Boukherma, Zoran Boukherma, Marielle Gautier & Hugo P. Thomas
Il serait fou d’imaginer que le chaos qui ordonne le monde d’aujourd’hui ne laisse pas une trace dans les films de cette édition 2016 et une empreinte dans nos choix.
La sélection de cette année est des plus intéressantes par le développement des interrogations qu’elle propose et qui honorent le cinéma et la pensée.
Aujourd’hui, l’art interroge l’homme, son histoire et celle de l’Amérique ; que ce soit FREE STATE OF JONES de Gary Ross sur le racisme et l’esclavagisme, IN DUBIOUS BATTLE, le dernier film de James Franco sur la lutte des classes ou WAR DOGS sur le trafic d’armes du capitalisme américain.
Le cinéma questionne aussi la vérité où sept films sont tirés d’histoires vraies : les trois films susnommés auxquels s’ajoutent CHRISTINE, INFILTRATOR, BORN TO BE BLUE et MILES AHEAD.
Nous constatons que l’esprit d’indépendance qui caractérise les films présentés en compétition prend cette année un envol certain, affirmant une ode à la liberté de choisir comme devoir de survie. Cet aspect est mis en exergue dans neuf films de la sélection : CERTAIN WOMEN, COMPLETE UNKNKOWN, GOAT, MEAN DREAMS, TEENAGE COCKTAIL, THE FITS, THE FREE WORLD, SING STREET et CAPTAIN FANTASTIC.
Nous pouvons observer d’autres thèmes récurrents du cinéma américain, tels que la filiation avec BROOKLYN VILLAGE, MEAN DREAMS et CAPTAIN FANTASTIC, la musique, sujet central de MILES AHEAD, BORN TO BE BLUE et SING STREET, ou encore un certain retour du film de genre comme nous le montrent les polars MEAN DREAMS, TEENAGE COCKTAIL, THE FREE WORLD, TRANSPECOS, AU-DESSUS DES LOIS ou COLLIDE.
J’ajouterais à cela un côté « les enfants de Deauville » puisque sont également présents des cinéastes qui sont déjà venus, lauréats ou pas : Ira Sachs, qui a participé aux éditions 2005, 2008 et 2014 du festival ; Kelly Reichardt, lauréate du Grand Prix en 2013 pour son film NIGHT MOVES ; Joshua Marston, dont le film MARIA PLEINE DE GRACE lui a également valu la même récompense en 2004 ; Todd Solondz, déjà présent en 2004 et 2008, qui a reçu le Prix du Jury en 1996 pour BIENVENUE DANS L’ÂGE INGRAT, et auquel nous avons rendu hommage en 2011.
C’est en tout une soixantaine de films qui seront projetés.
Toutes les personnalités présentes, que ce soient celles que nous honorons à travers les hommages, à travers le Nouvel Hollywood ou à travers les films, sont les porte-flambeau, les porte-drapeau mais davantage les porte-lumière de cet hommage permanent de Deauville.
Je formule le vœu que cette contribution à la circulation en France des œuvres de cette cinématographie soit reconnue.
Nous allons remettre trois hommages cette année et deux Nouvel Hollywood pour faire de cette édition un arc-en-ciel de vertus.
Michael Moore, en ces temps de « trumpettisation » des esprits montre à l’évidence que l’Amérique est porteur d’autres espoirs. Dans la grande tradition du cinéma des États-Unis, il pointe du doigt les inégalités, les injustices, les petits et les grands malheurs de l’humanité dus souvent à son égoïsme. Il est donc salutaire qu’il soit à Deauville.
James Franco fait partie de cette grande tradition des acteurs qui passent à la mise en scène et qui par-là acquièrent une plénitude en scrutant l’histoire et en adaptant les chefs-d’œuvre de sa littérature, que ce soit In Dubious Battle de Steinbeck ou Le Bruit et la Fureur et Tandis que j’agonise de Faulkner.
Nous rendrons également un hommage appuyé à Stanley Tucci, qui porte des couleurs qui nous sont chères et que nous défendons depuis toujours : le talent, qui ne peut lui être contesté et que témoignent ses quatre-vingts films, l’humilité dont il a fait preuve lors de ses trois visites au festival, enfin, la constance dans l’amour du travail bien fait.
Il nous faut aussi regarder l’avenir, et c’est bien le sens du Nouvel Hollywood, prix que nous avons créé en 2011.
Il sera attribué cette année à deux jeunes comédiens de talent : Chloë Grace Moretz, qui s’impose déjà à tous ; Daniel Radcliffe, plus connu sous le pseudonyme d’Harry Potter mais qui démarre une carrière outre-Atlantique, lui faisant ainsi quitter l’univers des contes de fée pour le monde des sorciers hollywoodiens. D’autres talents auraient encore pu être récompensés, comme Miles Teller, un « baby of Deauville » qui a transformé le son de nos émotions d’un coup de baguette magique sur les cymbales de Whiplash.
Pour regarder avec discernement, générosité et compétence les films, afin d’élaborer un palmarès juste, il nous fallait… des « justes ». Nous avons donc confié les deux présidences à des personnalités qui incarnent ces valeurs : Frédéric Mitterrand pour le Jury et Audrey Pulvar pour le Jury de la Révélation.
J’écrivais qu’il serait fou que les cinéastes et nous-mêmes ne tenions pas compte des événements dramatiques qui endeuillent le monde. Mais nous avons toujours placé notre confiance dans l’art, dans l’homme, dans ce jumelage artistique qui est l’ADN du genre humain, en prenant pour guide « la splendeur du vrai qui est le beau ».
Cette lumière qui efface la misère augure l’affiche de cette année, où nous voyons Charlie Chaplin prendre à son bras Paulette Goddard, et avec elle épouser tout le genre féminin, témoignant par cette audace d’une nouvelle écriture des Temps modernes.
Bruno BARDE
Directeur du Festival