29e Festival international du film fantastique de Gérardmer
Le meilleur du cinéma fantastique
Retour sur Terre, aux frontières du réel
« À Gérardmer, les mondes du cinéma se regardent, se croisent et se défont à l’aune d’une promesse artistique chaque année renouvelée » – Bruno Barde, directeur du festival
Après une édition 2021 où nous avons, tous ensemble, pénétré la quatrième dimension, nous sommes heureux de vous retrouver en chair et en os, dans des salles de cinéma, sur les terres bien tangibles du massif des Vosges, pour cette 29e édition. À l’image de cette affiche qui tisse la toile de la nouvelle identité visuelle du festival, cette édition explorera le fantastique comme une zone de passage et d’éclairage, comme manière d’interroger un monde devenu lui-même irréel : c’est à cette aventure cinématographique, d’où naîtra la lumière, que nous convions les spectateurs…
Julie Gayet (Présidente), Alexandre Aja, Suliane Brahim, Bertrand Mandico, Mélanie Doutey, Grégory Montel, Valérie Donzelli et Pascal-Alex Vincent.
Zoran et Ludovic Boukherma, Antonin Peretjatko, Shirine Boutella et Saïda Jawad.
EGO de Hanna Bergholm
LA ABUELA de Paco Plaza et SAMHAIN de Kate Dolan
MONA LISA AND THE BLOOD MOON de Ana Lily Amirpour
THE INNOCENTS d'Eskil Vogt
THE INNOCENTS d'Eskil Vogt
EGO de Hanna Bergholm
CHARGE MENTALE de Benjamin Malherbe
« Quand Lionel Chouchan, sans qui nous ne serions point-là, inventait le festival d’Avoriaz, l’ancêtre de Gérardmer, le public et les professionnels s’y précipitaient pour skier et voir des films où l’on riait d’avoir la trouille. Aujourd’hui la peur ne fait plus sourire, aujourd’hui le monde et le cinéma sont en colère car ils sont dans la crainte. L’accélération des phénomènes climatiques et son cortège de virus mutants transforment les joies de la frousse en une épouvantable terreur. Le froid se mêle d’effroi quand le festival de Gérardmer en 2021 se numérise pour survivre, à l’instar du cinéma. Même avenir même soupir, bienvenu dans « l’ordre du semblable » où s’impose une nouvelle ordalie. Ici pourtant, l’art rehausse nos vies grâce aux cinéastes qui repoussent les limites du rationnel, pour nous emmener dans leurs jardins, blancs ou noirs, mais joueurs de secrets complices. Les films de cette édition nous entraînent dans les affres d’une inquiétude terrienne et fantastique parce qu’humaine et dénuée d’enjeux inutiles, trop nombreux à énumérer ! Les œuvres montrent dans leurs inquiétudes une animalité exacerbée, un goût pour les esprits fantomatiques, un enfantement imaginaire, des pouvoirs aux innocents, la nécessité d’un « jeûne des yeux », une jeunesse volée une vieillesse rejetée, et majoritairement des personnages féminins affirmés et héroïques, affamés de vérités, qui se révèlent l’essence substantielle des récits et de la sélection. Le climat qui parcourt la riche programmation, traduit toutes nationalités confondues, le malaise croissant d’interrogations existentielles sans réponses satisfaisantes. Là encore il nous faut nous incliner devant “un plus grand que nous” en acceptant la part d’absurdité de l’histoire et le mystère de la création que nous font partager les réalisateurs de cette année pour ces retrouvailles espérées et voulues. Tout est accompli, auteurs en devenir et films attendus, professionnels présents, public nombreux, jurés bienveillants et bienfaisants, tous les rendez-vous sont honorés… So may we start? »
Bruno BARDE
Directeur du Festival