Festival de Gérardmer 2017
Affiche Gerardmer17BD

Gérardmer 2017

24e Festival International du Film Fantastique de Gérardmer

France Du 25 au 29 janvier
www.festival-gerardmer.com

Le festival

Frissons garantis

5 jours de festivités, une quarantaine de films et de nombreux événements, plus de 50 000 visiteurs

Depuis 1993, et après Avoriaz où le festival a été créé en 1973, le festival du Film Fantastique s’est installé à Gérardmer pour prendre un nouvel élan et devenir la Convention du genre, drainant un public jeune (25-35 ans), enthousiaste et fidèle, venant des quatre coins de France et d’Europe. Il continue de s’imposer comme l’événement incontournable du fantastique en Europe.
5 jours de frisson et d’animations pour allier les plaisirs de la peur dans les salles obscures aux plaisirs de la glisse sur les pistes blanches dans une station de ski des Vosges. Ambiance garantie en présence de nombreux invités !

Les Jurys & l'Hommage

Les Jurys du 24e Festival International du Film Fantastique de Gérardmer

LE JURY

Jean-Paul Rouve (Président), AaRON (Simon Buret & Olivier Coursier), Olivier Baroux, Audrey Fleurot, Hervé Hadmar, Marc Herpoux, Louis Leterrier, Florence Loiret Caille

LE JURY DES COURTS METRAGES

Xavier Palud (Président), Swann Arlaud, Nicolas Bary, Constance Rousseau, Thomas Salvador

L'Hommage du 24e Festival International du Film Fantastique de Gérardmer

KYOSHI KUROSAWA Réalisateur & scénariste

Le palmarès

Le Palmarès du 24e Festival International du Film Fantastique de Gérardmer

Grand Prix

GRAVE Julia Ducournau

Prix du Jury Ex-Aequo

UNDER THE SHADOW Babak Anvari & ON L’APPELLE JEEG ROBOT Gabriele Mainetti

Meilleure Musique Originale

THE GIRL WITH ALL THE GIFTS Colm McCarthy

Prix de la Critique

GRAVE Julia Ducournau

Prix du Public

THE GIRL WITH ALL THE GIFTS Colm McCarthy

Prix du Jury SYFY

UNDER THE SHADOW Babak Anvari

Prix du Jury Jeune de la Région Grand Est

THE AUTOPSY OF JANE DOE André Øvredal

Grand Prix du Court Métrage

LIMBO Konstantina Kotzamani

L'édito de Bruno Barde

Il sied au Festival de Gérardmer d’être un observateur privilégié des dérèglements chaotiques de la psyché humaine, générant des pathologies dont le genre fantastique se fait l’écho. Fugace audace dont on ne se lasse. Amis paranoïaques, schizophrènes, vampires, cannibales, zombies, bipolaires, ressuscités, sorcières, venez tous vous réjouir dans l’enclos de vos passions. Quand nos valeurs, construites sur notre humanité, font les happy ends de nos scénarios, nos peurs, bâties sur la réalité, érigent les scripts en glaise boueuse. La materia dolorosa, chair bafouée et idolâtrée, enfante l’acédie propice à une nostalgie vert-de-gris qui aujourd’hui prend d’autres couleurs marines. L’affiche du Festival nous rappelle que le divan préside souvent à nos destinées. Les maladies spirituelles, puisque c’est de cela qu’il s’agit, privilégient le côté obscur, le cône d’ombre, écartant par égoïsme la lumière d’autrui, le privant ainsi de vie. C’est l’éloge funèbre d’une différence qui rend l’autre monstrueux.

Le vampirisme, par exemple, est une dégénérescence qui nous pousse à manger l’animalité en nous que nous n’arrivons pas à maîtriser, contaminant par là même le sang qui est à la fois le véhicule et la régénérescence de l’âme. Le zombie, lui, attaque directement l’esprit par la perte de toute conscience, qui le rend désarticulé, mausolée pour l’avenir. Le virus et son infection corporelle symbolisent bien la pénétration d’un mensonge par inoculation. Par extension, ce mensonge peut être une idée fausse nous faisant percevoir une panoplie d’images déformées. La schizophrénie, elle, est l’inversion de l’unicité de notre nature par la multiplicité des personnages qui habitent le malade. La dimension ternaire de l’Homme – Corps, Âme et Esprit – s’efface au profit d’une dualité qui devient matière de création pour les cinéastes nous laissant à choisir entre désirer ou avoir besoin. Un documentaire de la sélection, Fear Itself, pose la question de la dialectique entre la peur et le public, à l’instar de Peeping Tom de Michael Powell, indiquant parfois que l’oeuvre échappe à son auteur.
Voilà peut-être une piste pour le spectateur. De plus, les films présentés cette année abordent des thématiques en abyme du genre qui nous intéresse : Holidays montre l’inversion comme valeur de création, Interchange nous révèle des mondes souterrains où un chaman n’est pas un druide, Keeper of Darkness ausculte les mondes parallèles, Prevenge nous rappelle qu’il n’y a pas que Jeanne qui entend des voix, Sam Was Here où la réalité disloquée fait que nous ne savons plus ni où ni qui l’on est, The Void ou la peur du vide, The Lure pour se souvenir de ce que disait Ulysse à propos des sirènes.

La Compétition, elle, ne déroge pas : Grave montre que les études donnent faim – ce qui ne rime pas toujours avec végétarien – et Clown nous met aussi en appétit ; Orgueil et Préjugés et Zombies quand Jane Austen se retourne dans sa tombe ou plutôt en sort en découvrant le film ; Rupture où Noomi Rapace se retrouve mère d’un avenir incertain, mère que l’on retrouve également dans Under the Shadow sous une forme fantomatique et révolutionnaire ; On l’appelle Jeeg Robot, version italienne d’un héros malgré lui ; Split où il vaut mieux savoir qui l’on est au risque que n’importe qui vienne vous habiter ; Realive où vous saurez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la cryogénisation depuis Hibernatus ; The Autopsy of Jane Doe où heureusement aujourd’hui on ne brûle plus les sorcières mais on les découpe ; The Girl With All the Gifts dans lequel les enfants ne disent pas toujours la vérité. Il serait d’ailleurs injuste de ne pas souligner la place importante dans cette sélection prise par les dits enfants, sombre tableau de ce que nous en fîmes, tour à tour bourreaux ou tour à tour victimes.

Kiyoshi Kurosawa, qui nous fait l’honneur d’accepter notre Hommage, a lui-même, à travers son oeuvre, exploré les ténèbres de l’âme humaine, révélant de manière magistrale les lois binaires de notre dualité, parfois salvatrice et vivifiante, parfois meurtrissante. Ce maître du cinéma élève le genre, de spectral ventral à luminescence des sens.

Bruno BARDE
Directeur du Festival

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