28e Festival international du film fantastique de Gérardmer
Le meilleur du cinéma fantastique
Edition spéciale en ligne
En 2021, nous rentrons dans la quatrième dimension en proposant un festival intégralement en ligne. La crise sanitaire nous oblige à cette exigence. Le cinéma fantastique a toujours anticipé la réalité comme aucun autre art, faisant de l’incertitude de notre devenir la certitude du présent. Nous souhaitons tirer parti de cet immense champ des possibles, à l’image de l’affiche de cette nouvelle édition, qui nous montre que de l’inconnu peut naître l’insoupçonné. Le virtuel permet une alternative au réel, propice au cinéma fantastique. Ce festival dématérialisé favorisera la création et l’expression de toutes les formes cinématographiques de ce genre qui seront accessibles en un clic. Cette édition couvre ainsi la totalité des sections du festival, à l’instar des années précédentes : la compétition et ses enjeux artistiques, les avant-premières en exclusivité, la nuit décalée et sa fantaisie, Rétromania et ses films cultes, les courts métrages et leur promesse d’avenir et les rencontres avec tous les invités honorés. Tous les jurys sont au rendez-vous : le jury de la critique, le jury courts métrages, le jury jeunes et bien sûr le jury longs métrages. Le public peut également voter pour son film préféré et décerner son prix comme chaque année. Les films sont visibles via une plateforme dédiée, développée par nos partenaires pour cette édition unique, Festival Scope et Shift72
Bertrand Bonello (Président), Lolita Chammah, Vimala Pons, Nora Hamzawi, Pascal Bonitzer, Maxime Chattam, Alexandre Pachulski et Gaspard Ulliel
Pio Marmaï (Président), Roxane Duran, Chloé Jouannet, Sarah Stern, Léo Karmann, Xavier Palud
POSSESSOR de Brandon Cronenberg
SLEEP de Michael Venus et TEDDY de Ludovic & Zoran Boukherma
Jim Williams pour POSSESSOR de Brandon Cronenberg
LA NUÉE de Just Philippot
LA NUÉE de Just Philippot
TEDDY de Ludovic & Zoran Boukherma
T’ES MORTE HÉLÈNE de Michiel Blanchart
« Il y avait des images dans le monde et aujourd’hui nous sommes dans le monde de l’image » Günther Anders écrivait cette sentence en 1956 dans son livre sur l’obsolescence de l’homme.
Le cinéma dans ses préoccupations artistiques rejoint cette prémonition. L’homme est-il périmé au profit d’une silhouette virtuelle ?
Cette interrogation nous rappelle avec l’acuité du jour la querelle des iconoclastes et des iconophiles sur la liberté et la justesse de la représentation. Le genre fantastique apporte un oui massif à cette question par la réalisation, pinceau d’incarnation. L’intention qui anime l’image devient plus innovante que sa matérialité. Tous les plus grands cinéastes de Méliès à aujourd’hui ont abordé avec succès la thématique de Gérardmer. Leurs royaumes d’irréel plaident pour un au-delà de la raison, un questionnement plus créatif que l’entendement, enfantant des pétales à l’esprit.
Souvenons-nous des hapax proposés que furent le monolithe de 2001, L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick ou la Vénus robotisée de Fritz Lang dans Metropolis. Le festival entend témoigner dans sa programmation en ligne de cette réflexion par la variété des films et thématiques choisis, mêlant science des imaginaires et science des réalités intimes, au bénéfice d’une altérité retrouvée et d’un enfermement rejeté. L’écologie virale au service d’une économie du salut fait de ce festival un pas pour le maintien de l’art dans l’ère de l’image et réveille tous les somnambulismes… Le tressaillement est à ce prix.
Bruno BARDE
Directeur du Festival